Le plongeur peut respirer d’autres mélanges gazeux que l’air : le Nitrox en plongée loisir, le Trimix en plongée technique. Quels sont leurs avantages et leurs limites d’utilisation ?
Le Nitrox est un mélange gazeux enrichi en oxygène. L’air atmosphérique constituant le mélange que nous respirons habituellement en plongée contient 79% d’azote et 21% d’oxygène. Dès que votre mélange respiré contient plus de 21% d’oxygène, vous respirez du Nitrox. En plongée loisir, le Nitrox utilisé peut contenir jusqu’à 40% d’oxygène mais les plus couramment utilisés sont les 32% et 36%.
Contrairement aux idées reçues, respirer du NITROX ne permet pas de plonger plus profond mais de réduire significativement la quantité d’azote absorbé par l’organisme lors d’une plongée ! Cette réduction d’absorption d’azote a de nombreux avantages :
La limite de non décompression (LND) tout d’abord est repoussée par rapport à une plongée à l’air effectuée à profondeur équivalente ce qui permet de plonger plus longtemps (si votre réserve de Nitrox est encore suffisante bien évidemment).
A temps d’immersion égal avec une plongée à l’air, la saturation en azote de l’organisme est moindre. Votre désaturation en azote après la plongée est donc plus courte, vous vous sentez également moins fatigué après la plongée. Lors de plongées successives (plongées multiples sur la même journée), comme c’est souvent le cas lors de stages de formation ou de séjours sous les tropiques, utiliser du Nitrox réduit considérablement la quantité d’azote accumulée et permet de réduire l’intervalle de surface entre les plongées. Le risque d’accident de décompression est fortement diminué (jusqu’à 70% selon certains médecins spécialisés en plongée).
Comme vous le savez sûrement, la pression (exprimée en bars ou psi) subie par le plongeur augmente avec la profondeur. La pression de chaque gaz respiré, appelée pression partielle (Pp), augmente elle aussi ! Cette pression partielle pour l’oxygène ne doit pas dépasser 1,6 bars (1,4 bars en plongée loisir) au risque de provoquer un accident de plongée appelé hyperoxie. Le Nitrox limitera donc votre profondeur par rapport à une plongée réalisée avec de l’air atmosphérique !! Comme je le précisais tout à l’heure, le Nitrox ne vous permettra donc pas de plonger plus profond bien au contraire. Plus le % d’oxygène sera élevé dans votre Nitrox, la profondeur maximale de votre plongée sera moindre. Prenons un exemple : avec un Nitrox contenant 40% d’oxygène, la profondeur maximale sera de 25 mètres. Par contre, la LND (Limite de Non Décompression) sera fortement augmentée. Ce risque d’hyperoxie impose une formation à l’utilisateur du Nitrox. En plongée loisir, existe la qualification Nitrox de base (1 seul mélange) où vous apprenez à vérifier le taux d’oxygène du mélange utilisé et à déterminer la profondeur maximale de votre plongée. En plongée technique, la qualification Nitrox confirmé vous permettra d’utiliser 2 mélanges différents : un dit « de fond » et un autre pour la décompression).
Le trimix est un mélange de 3 gaz : Azote, Oxygène et Hélium. L’utilisation du trimix sort le plongeur du cadre de la plongée loisir. Il pratique la plongée Tek (Technique).
Plonger plus profond qu’à l’air en repoussant le risque de narcose mais également d’hyperoxie. La narcose, appelée également ivresse des profondeurs) est dûe à une profondeur trop élevée (à partir de 30 mètres chez les sujets les plus sensibles) qui provoque une forte pression partielle (Pp) d’azote dépassant 3,2 bars. L’hyperoxie, comme nous l’avons vu précédemment, est une élévation trop importante de la pression partielle d’oxygène dans l’organisme. En diminuant la proportion d’azote et d’oxygène dans le mélange respiré en y intégrant de l’hélium, on réduit ainsi ces risques. En France, la plongée à l’air est limitée à 60 mètres (40 mètres dans les règles PADI). Utiliser du Trimix permettra de dépasser ces profondeurs avec une limite à 90 mètres pour les plongeurs qualifiés « Trimix normoxique » et 120 mètres pour les plongeurs qualifiés « Trimix hypoxique ». Ainsi, des épaves, des tombants, des secs (roches isolées) situés à des plus grandes profondeurs peuvent être explorées avec plus de sécurité.
Ils sont les mêmes que pour l’air et le Nitrox en fonction de la profondeur : Narcose et hyperoxie. D’autre part, le matériel du plongeur est alourdi avec souvent 2 bouteilles de trimix dans le dos pour une meilleur autonomie et une (ou des) bouteilles de décompression (Nitrox) sur le ventre utilisées lors de la remontée vers la surface. Outre, des problèmes de dos pouvant survenir lors de la mise à l’eau et de la sortie du plongeur, le risque d’essoufflement est accru lors des déplacements en immersion. Enfin, en cas d’incident en plongée, il est très difficile d’intervenir sur un plongeur suréquipé pour l’assister jusqu’au retour en surface. Pour cela, des formations sont indispensables afin de préparer au mieux le plongeur dans la planification de la plongée (préparation du mélange) et la gestion des risques dont nous avons parlé. Une bonne condition physique est également nécessaire.
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